Le Rire du baobab

En ces belles journées d'été et de repos, voici un joli conte initiatique qui émerveillera les jeunes enfants de 8 à 12 ans. Les illustrations sont très belles et les mots sont très doux... Maouka est une fillette de neuf ans qui vit dans un village du Burkina Fasso. Elle grandit auprès de sa maman car son père est parti depuis deux saisons des pluies. Elle va à l'école. Elle irait même le dimanche...

Maouka dévore les mots et les phrases à pleines dents, comme des gourmandises. Son arrière-grand-père était le sorcier Diallo Oukambé, dont elle hérite du grand livre de recettes magiques. Les Anciens du village lui confie la lourde tâche de déchiffrer et de comprendre le grimoire. Pour remplir cette mission difficile, elle a besoin de calme absolu. C'est pourquoi, elle demande la construction d'une cabane dans un baobab. Cet arbre est si vieux et si sérieux, que Maouka pense qu'il ressemble à son arrière-grand-père et qu'elle pourra bien y travailler. « Le silence de l'amour vaporisait les derniers mots : alors, dans une harmonie muette, la ronde des Anciens a levé les yeux vers les branches à peine frémissantes du vieux baobab. L'Ancêtre veillait. Assurément. » p. 19.

En Afrique, on dit que la mort d'un vieillard, c'est comme une bibliothèque qui brûle. (proverbe de Amadou Hampâté Bâ)

Des dictons africains introduisent chaque chapitre du conte. Ils résument très justement la situation dans laquelle se trouve Maouka, qui vit, tour à tour, la déception, l'enthousiasme, le doute, l'optimisme, le découragement pour finir dans l'acceptation totale de ce qu'elle est en train de vivre. Comme un vieux sage.

La fillette parviendra-t-elle à accomplir ce travail imposé par les Anciens ?

« Les souvenirs 'authentiques' des uns et des autres se mêlent souvent de légendes. Tout cela crée pour un enfant, un monde aux repères flous peuplé d'animaux parlants et d'arbres pensants où l'étrange frôle quotidiennement le normal. » p. 57


Florence Courthial - www.blackmap.com